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Développement des bébés : quels sont les impacts liés à la pandémie du COVID ? 

Le Covid a-t-il eu un impact sur le développement des bébés ? Cette question revient souvent. Il est clair que le confinement est responsable d’un changement dans nos habitudes. Il nous a enlevé pendant des mois l’occasion de nous déplacer, de bouger et d’être avec les autres. En tant qu’ostéopathe, je me suis spécialisée dans la périnatalité et je me suis passionnée pour la motricité des bébés de 0 à 3 mois et pour ses dysfonctionnements. C’est pourquoi comprendre comment le Covid a pu avoir un impact sur le développement des bébés est essentiel pour les aider à récupérer leur retard de développement. Pour vous proposer ce nouvel article de blog, je me suis appuyée sur un article intitulé « The Covid generation : how is the pandemic affecting kid’s brains ? » publié dans la revue internationale « Nature ». Il nous renseigne sur les recherches réalisées sur le développement des bébés pendant la pandémie du covid. Les conclusions de certaines études pourront même vous surprendre. Décryptage !

Impacts de la pandémie sur le développement du cerveau des bébés : le stress pandémique prénatal 

Depuis 2017, la pédiatre Dani Dumitriu de l’hôpital pour enfants Morgan Stanley de New York analysait avec son équipe la compétence sociale et la motricité des bébés jusqu’à l’âge de 6 mois. Avec les données déjà recueillies, il lui a paru intéressant de les comparer avec celles de bébés nés pendant la pandémie. Sur la base d’un questionnaire donné aux parents et réalisé sur 255 bébés entre mars et décembre 2020, l’objectif était d’observer si des différences de développement neurologique existaient entre les bébés nés avant le Covid et ceux nés pendant la pandémie. Parmi eux, certains étaient nés de mères ayant eu le Covid-19. Les conclusions sont significatives : les nourrissons nés pendant la pandémie ont obtenu des scores plus faibles à tous les tests de motricité globale, de motricité fine et de compétence sociale. Ce qui est surprenant est que ces effets proviennent de l’environnement quotidien causé par la pandémie et non du virus en lui-même.Il a été montré également que le stress lié à la pandémie pendant la grossesse des mamans aurait eu un impact négatif sur le développement du cerveau fœtal chez certains enfants. Alors que toutes n’ont pas été infectées par le virus. 

Catherine Lebel, chercheuse canadienne de l’Université de Calgary, a interrogé 8 000 femmes enceintes pendant la pandémie. La moitié d’entre elles disaient souffrir d’anxiété et un tiers de dépression. Pour savoir si ce niveau de stress très élevé affectait les bébés, une IRM de leur cerveau a été réalisée 3 mois après leur naissance. Pour les bébés des femmes les plus anxieuses, on a observé une modification des structures au niveau des connexions entre l’amygdale et certaines régions du cerveau. Il s’agissait de la région responsable du traitement des émotions et de celle des fonctions exécutives. Ainsi, le stress pandémique prénatal engendrerait un changement cérébral pouvant causer un retard de développement chez les bébés et des troubles plus tard chez les jeunes enfants.  

Moins d’interactions humaines : une des causes des retards de développement des bébés

L’étude de Dani Dimitriu constate aussi que les restrictions liées aux confinements (privation de déplacements, de temps de jeu et d’interactions sociales…) ont eu un impact sur le développement des jeunes enfants. Ce seraient les sentiments d’inquiétude, de frustration et d’isolement ressentis chez certains parents qui les auraient poussés à interagir moins ou différemment avec leurs jeunes enfants. Fatigués, les parents exerçant le métier de soignant n’auraient, quant à eux, pas pu fournir le temps individuel dont les bébés et les jeunes enfants ont besoin pour bien grandir et se développer. Les capacités physiques et mentales de certains jeunes enfants en seraient alors affectées. 

Une autre étude menée par l’université Brown à Providence dans le Rhode Island sur les compétences motrices, visuelles et langagières des bébés de 3 mois à 3 ans affirme les mêmes conclusions. Les bébés nés pendant la pandémie ont des compétences inférieures, qu’ils aient été infectés in utero ou non. Le professeur Sean Deoni et son équipe de recherche expliquent que ce sont les facteurs environnementaux, y compris la santé mentale et physique de la mère, qui peuvent affecter le développement du cerveau du fœtus et du nourrisson. L’analyse des données révèle en plus que ce sont les bébés issus de familles à faibles revenus et les garçons plus que les filles qui ont obtenu de moins bons résultats. Incroyable comme pour la plagiocéphalie, les garçons sont plus touchés que les filles !  

Les enfants ne fréquentant ni la crèche ni l’école, ont été beaucoup moins stimulés. Des chercheurs au Royaume-Uni ont même observé que des enfants âgés de 8 mois à 3 ans qui ont continué d’être en collectivité avaient des compétences plus élevées que des enfants confinés et privés d’interaction sociale. À la maison, les parents anxieux par la crise sanitaire auraient moins communiqué avec leurs bébés. Selon une autre étude menée aux États-Unis sur les enregistrements parents-enfants à la maison, il a été constaté que le nombre de mots prononcés par les parents à leurs enfants, et vice versa, au cours des deux dernières années, était inférieur à celui des années précédentes. 

Moins de déplacements : une conséquence sur la stimulation vestibulaire des bébés… et sur les performances cognitives

Pour moi, le lien entre motricité et cognition est très clair. Si les bébés ne réalisent pas normalement toutes les étapes de la motricité globale, cela peut entraver leur développement cognitif et causer des troubles dans leurs apprentissages. Certaines de ces études affirment que le manque de déplacements causé par la pandémie a aussi eu un impact sur le développement du cerveau des bébés. Moi, j’en suis persuadée. Moins de déplacements impactent directement la stimulation vestibulaire des bébés. Pendant le confinement, les enfants n’étaient plus portés dans les bras, de chez eux à la voiture, de la voiture à la crèche ou chez le médecin ou chez les grands-parents. Ils ont été privés de la somme de ces petits déplacements qui servent au quotidien à stimuler leur vestibule, à tenir leur tête, à développer leurs muscles, etc. bref à passer les différentes étapes de la motricité. Et c’est sur cette motricité globale que l’impact de la pandémie a été le plus élevé. La motricité a été contrainte et déréglée et a eu des conséquences sur l’acquisition de compétences chez les nourrissons et les jeunes enfants. 

Il a été démontré que le retard de développement de la motricité globale et fine, au cours de la première année de vie d’un enfant, est associé de façon prédictive aux performances cognitives et à l’adaptation comportementale qu’il développera dès sa cinquième année. Pour comprendre ce phénomène et l’impact des réflexes archaïques sur le développement moteur, vous pouvez télécharger mon e-book gratuit qui traite de ce sujet. 

En revanche, les chercheurs affirment aussi que lorsque les restrictions et les contraintes sont levées, les bébés récupèrent. Et à ce stade très précoce de leur développement, il existe de nombreuses possibilités d’intervention pour amener ces bébés vers la bonne direction et vous pouvez faire partie de ce changement en nous rejoingant.  

L’enjeu sera d’agir le plus tôt possible, car tout se joue dans les 1000 premiers jours de l’enfant. Ces moments sont importants, car ils établissent les bases solides de leur construction cérébrale grâce à la motricité. Ainsi, il faut jouer avec eux pour les stimuler et réaliser les étapes de leur développement moteur : tenir la tête, jouer à plat ventre, se retourner, ramper, marcher à 4 pattes puis se mettre debout. Des solutions pour stimuler, accompagner les enfants dans les apprentissages et récupérer du mouvement et de la motricité existent. Et il n’est jamais trop tard pour les mettre en place. Le corps doit être prêt pour apprendre de nouveaux mouvements. Un peu comme les fondations de la maison. L’enfant doit maîtriser son corps pour ensuite pouvoir apprendre.  

Les enfants ont une capacité de résilience et sont adaptatifs. Avec du soutien, ils arriveront à compenser le retard. Tout cela me donne encore plus confiance dans le travail que je fais en accompagnant les professionnels pour accompagner ces enfants. On refait les étapes du développement moteur pour intégrer les réflexes archaïques et ça marche chez les enfants et même chez les adultes, les sportifs et les personnes âgées. 

Vous savez qu’il existe une meilleure approche que juste les laisser aller à leurs rythmes (mais vous ne la connaissez pas encore).Vous savez qu’intervenir le plus tôt possible est la clé. Rejoignez une communauté de passionnés et accompagnez les bébés vers un développement optimal. 

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Ma source pour la rédaction de cet article : https://www.nature.com/articles/d41586-022-00027-4

Photo Marion Dumont

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