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Réflexe de l’embrassade de Moro

Naturellement présent chez le bébé à la naissance – même avant, au cours de la grossesse – et jusqu’à trois ou quatre mois, le réflexe de l’embrassade de Moro (du nom du pédiatre autrichien, Ernst Moro, l’ayant découvert et décrit pour la première fois) finit par céder sa place au réflexe de Strauss, c’est-à-dire le sursaut.


Selon le Dr Svetlana Masgutova, experte en réflexes, celui de Moro participe, entre autres, à la construction de la première inspiration chez le bébé. Il aide l’enfant à maintenir sa tête dans l’axe – à la fois vertical et horizontal – et contribue à l’ouverture du corps mais aussi, par la suite et s’il est bien intégré, à nombre de structurations corporelles, émotionnelles et cognitives.

Qu’est-ce que le réflexe de l’embrassade de Moro et dans quels cas se déclenche-t-il ?

Le réflexe de Moro se produit, chez le bébé, lors d’un changement soudain de la position de la tête dans l’espace – basculement vers l’arrière ou brusque chute vers l’avant. En réponse à ce stimulus, le nourrisson va d’abord ouvrir les bras et les jambes vers l’arrière, avoir les doigts qui s’écartent, puis prendre une grande inspiration, et aussi, parfois, écarquiller les yeux ; s’ensuit un retour en position initiale avec les bras et les jambes qui se referment comme pour opérer une embrassade, les doigts qui forment un poing, une expiration, le tout parfois suivi d’un cri, voire d’un déclenchement de pleurs de la part du nourrisson.


Dans l’idéal, le déclenchement du réflexe de Moro devrait systématiquement être suivi d’un câlin afin de rassurer et de recentrer l’enfant. Le contact tactile l’apaiserait et permettrait ainsi de faire redescendre le taux d’hormones du stress – comme le cortisol ou l’adrénaline – générés par le réflexe.

Réflexe de Moro : à quoi sert-il ?

Apparaissant dès la 28e semaine de gestation, le réflexe de Moro contribue au bon développement de l’enfant, et ce, sur différents plans.


Lors de la naissance, il participe au déploiement du corps qui, jusque-là, était en flexion dans le ventre de la mère, et interviendrait même dans la première inspiration. Ensuite, il entraîne l’ouverture et la fermeture sur l’axe corporel, aide à l’organisation entre le haut et le bas, le centre et les membres périphériques du corps, et au paramétrage du centre de gravité. Il prépare au maintien de la tête en position à la fois verticale et horizontale, nécessaire aux postures assises et debout, et inculque au bébé les mécanismes de rattrapage dont il aura besoin lors de futures éventuelles chutes. Enfin, il est utile à la communication des besoins de proximité.


En outre, le réflexe de Moro semblerait aussi jouer, comme une sécurité supplémentaire, un rôle de « gardien du sommeil ». En effet, en se déclenchant lorsque le CO2 atteint un niveau anormalement bas dans les poumons, il éviterait un endormissement trop profond et permettrait, Selon Sally Goddard Blythe, experte en apprentissage, périnatalité et réflexes, de lutter contre la mort subite du nourrisson.
Attention toutefois à ne pas confondre le réflexe de Moro avec le réflexe de retrait (RPP), qui est, à l’inverse, une réaction de flexion des membres et est déclenché par des stimuli différents comme un bruit soudain ou fort, un éclat lumineux, un contact physique, etc.

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Intégration physique, émotionnelle et cognitive du réflexe de Moro

Après l’intégration du réflexe, le corps est globalement stabilisé. L’enfant acquiert une stabilité motrice, posturale et corporelle et une respiration efficace. Il sait se rattraper en cas de chute, notamment grâce à l’agrippement avec ses mains. Son cou est plus souple et mobile, en particulier dans des mouvements allant vers l’arrière, et le sommeil est de meilleure qualité. Émotionnellement, l’enfant se sent en sécurité, en confiance (envers lui-même ou les autres). Il gagne en stabilité affective, relationnelle et comportementale et est apte à mobiliser ses ressources intérieures ou à aller les chercher ailleurs en cas de situation de stress. Capable de s’adapter, de suivre les règles et de lire le langage corporel d’autrui, il sait comment réagir lorsqu’il se retrouve confronté à de nouvelles informations. Son seuil de tolérance se trouve adapté aux stimulations sensorielles et il parvient à trouver du réconfort dans la proximité physique.


Enfin, au niveau cognitif, il se montre parfaitement disponible pour apprendre, comprendre, s’exprimer et rester concentré. Libre dans sa créativité, il a acquis des capacités d’orientation et d’organisation et sait faire des choix.

Risques et solutions en cas de non-intégration du réflexe de Moro

Adulte, le réflexe de Moro peut se réactiver, comme une protection, en cas de chute importante (une glissade en arrière, par exemple) mais n’est pas censé persister davantage.
La non-intégration du réflexe de Moro peut conduire à utiliser des fonctionnements de survie – une hypervigilance – face aux situations inhabituelles ou stressantes. Une mise en place tardive peut affecter les capacités d’apprentissage et de concentration, et le développement de la créativité. Un faible seuil de tolérance au stress, un repli sur soi, un manque de confiance et d’estime de soi, une hypersensibilité aux stimulations extérieures, ou encore un sommeil agité sont autant de symptômes qui méritent toute notre attention puisqu’ils témoignent de cette non-assimilation.

Pour tenter de pallier ces problèmes, plusieurs solutions pédagogiques peuvent être suggérées. Tout d’abord, pensez à favoriser un environnement calme afin que l’enfant se sente en sécurité. Évitez de le confronter à des situations de stress intense (comme des compétitions ou des évaluations). Créez des routines, des emplois du temps clairs et précis, et évitez tout changement de programme ou événement inattendu. Pour finir, soyez le plus généreux possible en câlins, en réconfort, en écoute et en encouragements. De tels comportements contribueront au bien-être de l’enfant et l’aideront à gagner davantage en confiance et en lâcher-prise.

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