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Réflexes archaïques non intégrés, comment les repérer ?

Les réflexes archaïques non intégrés peuvent être responsables, chez les enfants de tout âge, de troubles de l’apprentissage et de la motricité fine, de problèmes d’attention ou de mémorisation, de pertes d’équilibre ou de difficultés en écriture. Car, les réflexes archaïques, ces mouvements instinctifs déclenchés en réponse à une stimulation, sont présents dès la naissance et contribuent au bon développement du système neuro-musculaire des bébés. Ils sont censés toutefois peu à peu disparaitre, laissant la place à des mouvements volontaires et contrôlés. Un réflexe archaïque non intégré est donc un réflexe qui persiste alors qu’il aurait dû disparaitre. Découvrez dans cet article pourquoi la non-intégration de certaines réflexes archaïques peut avoir des conséquences néfastes sur les capacités d’apprentissage des enfants et comment repérer les réflexes concernés.

Réflexes archaïques non intégrés, pourquoi c’est important ?

Qu’est-ce qu’un réflexe archaïque ?

Les réflexes archaïques sont des réactions involontaires, déclenchées, suite à une stimulation, par certaines parties du système nerveux, situées directement dans la moelle épinière. Ils sont présents dès la naissance pour permettre aux bébés de réaliser instinctivement des mouvements indispensables à la survie, incluant le fait de se nourrir, se mouvoir ou de s’attacher émotionnellement à leurs parents. Le plus connu des réflexes est, par exemple, l’agrippement grâce auquel un bébé serre instinctivement un objet ou un doigt placé dans sa paume.

Le rôle des réflexes dans le développement et l’apprentissage

La présence des réflexes archaïques est indispensable au bon développement moteur, mais aussi sensoriel, émotionnel et cognitif de bébé. Et c’est aussi le cas de leur disparition !

Petit à petit, principalement durant la première année de vie, la grande majorité des réflexes disparaissent (on parle alors d’intégration) pour laisser la place à des mouvements volontaires et contrôlés. Cela se fait après chaque étape du développement moteur : retournement, reptation, 4 pattes, position debout, marche. Mais si le réflexe continue ensuite de se déclencher alors que l’étape est acquise, cela va ensuite avoir des impacts conséquents sur la vie de l’enfant et de l’adulte qu’il deviendra ensuite !

Saviez-vous par exemple que certain sportifs de haut niveau teste la présence de réflexes archaïques non intégrés pour améliorier leur performance? avoir des gestes plus précis, plus efficase…

Quels sont les différents réflexes archaïques ?

Il existe plusieurs réflexes archaïques importants que l’on retrouve fréquemment dans les troubles d’apprentissage. Mais voici quatre réflexes qui, lorsqu’ils ne sont pas correctement intégrés, peuvent causer des troubles de l’apprentissage, des problèmes de concentration, des contraintes émotionnelles ou des difficultés psychomotrices.

Le réflexe de Moro

La mise en place du réflexe de Moro se fait avec une sensation de chute ou un bruit soudain. On l’appelle aussi le réflexe de l’embrassade, car en réponse à cette stimulation, le bébé étend puis rapproche rapidement ses bras. Il apparait in utéro, dès la 28e semaine de grossesse. Il est intégré aux alentours de 4 mois.

Ce réflexe prépare le maintien de la tête en position à la fois verticale et horizontale, qui sera nécessaire pour l’assise et le passage debout. Il permet aussi aux bébés de produire des mécanismes de rattrapage dont il aura besoin lors de futures chutes. Adulte, le réflexe de Moro peut se réactiver, comme une protection, en cas de chute importante (une glissade en arrière, par exemple) mais n’est pas censé persister davantage.

La persistance du réflexe de Moro peut créer une forme d’hypervigilance face à des situations stressantes. Cela se traduit par un manque de confiance en soi, une hypersensibilité aux stimulations extérieure ou un sommeil agité. Par ailleurs, un enfant qui déteste qu’on lui lave les cheveux ou qui refuse de faire la planche dans l’eau peut avoir un réflexe de Moro encore présent, car il s’agit de situation où la tête est mise en arrière.

On peut observer en cas de réflexe non intégrés des enfants :

  • sujets à des peurs et des phobies ;
  • qui n’arrivent pas à se ratrapper en cas de chute ou ne mettent pas les mains en action ; 
  • au sommeil perturbé avec des difficultés à s’endormir ;
  • sujets à une forme d’anxiété ou de stress (car c’est un réflexe de peur qui est donc en lien avec l’état émotionnel en général).  
  • en manque de confiance en soi et d’estime de soi ;
  • hyperréactifs.

Le réflexe tonique labyrinthique (RTL)

Ce réflexe est déclenché par les mouvements de la tête et est associé au système vestibulaire, dans l’oreille interne, qui contrôle l’équilibre et la posture. Avec ce réflexe, lorsque la tête du bébé est inclinée vers l’arrière, les bras et les jambes se tendent. À l’inverse, lorsque la tête est inclinée vers l’avant, les bras se plient et les jambes également.

Le RTL est essentiel dans les premiers stades du développement, car il aide le bébé à ajuster sa posture et son équilibre en réponse aux mouvements de sa tête. Il contribue également à le préparer à se déplacer et à explorer son environnement.

Au fur et à mesure que l’enfant grandit et que son système nerveux se développe, le RTL est progressivement intégré à d’autres réflexes posturaux. Cependant, chez certaines personnes, ce processus d’intégration peut être retardé ou incomplet, ce qui peut entraîner des difficultés dans le maintien de la posture et de l’équilibre, ainsi que des problèmes de coordination et de mouvement.

On peut observer en cas de réflexe non intégré chez l’enfant :

  • une flexion de la tête entraînant celle du tronc, ce qui implique qu’il est souvent avachi sur sa chaise ;
  • un fiable tonus musculaire, impliquant qu’il fatigue en station debout et peut paraître mou ;
  • il a du mal à tenir sa tête ;
  • il a un mauvais équilibre ;
  • comme le mouvement de la tête perturbe sa posture, il se sent instable et en insécurité dans son propre corps, ce qui le faire paraître peureux ;
  • il enroule ses pieds sous lui ou autour des pieds de la chaise ;
  • il a tendance à se voûter (RTL en flexion) ;
  • on a l’impression qu’il peine sous le poids de son sac d’écolier.

Le Réflexe Tonique Asymétrique du Cou (RTAC ou ATNR)

Par le réflexe tonique asymétrique du cou, le membre du côté vers lequel la tête de bébé est retourné va s’étendre alors que le membre opposé va se fléchir. Il prend alors une position dite de l’escrimeur. Ce réflexe émerge à la 18e semaine dans le ventre de la mère et doit normalement s’intégrer 6 à 7 mois après la naissance.

Le rôle du réflexe tonique asymétrique du cou est de contribuer à tous les mouvements de rotation, d’exploration, de coordination œil-main. Il entre en jeu dès l’accouchement. Il fournit une stimulation vestibulaire qui aidera plus tard à réglementer le mécanisme de l’équilibre et à connecter les deux hémisphères du cerveau. Enfin, il est essentiel pour aider bébé à passer l’étape du retournement.

Toutefois, les conséquences de la non-intégration de ce réflexe sont considérables à tous les âges. Par exemple, 80% des enfants qui présentent des troubles de l’apprentissage, ont un RTAC non intégré. Un enfant maladroit et agité, qui tombe souvent, verse à côté, peine à attraper une balle, n’est peut-être pas juste atteint de maladresse. Il est fort probable qu’il subisse un manque de coordination entre la main et l’œil à cause de la rémanence de réflexe comme le RTAC ou le RTL.

Voici quelques exemples de signes de la non intégration du RTAC chez l’enfant :

  • passer un objet d’une main à l’autre est difficile ;
  • suivre un objet avec ses yeux est difficile ;
  • marcher souplement et en croisant la main et le pied opposé est difficile ou inaccessible (il marche alors comme un robot, en balançant main et pied gauche vers l’avant) ;
  • il glisse souvent ses jambes sous lui ou il les enroule autour des pueds de la chaise ;iIl est avachi sur la table ou soutient sa tête d’une main ;
  • il a des difficultés à maintenir son attention et sa concentration ;
  • il gigote sur sa chaise, il ne tient pas assis dessus ;
  • il a des difficultés à apprendre à lire et à écrire, car ces deux activités nécessitent de bouger les yeux ou la main de manière indépendante et coordonnée.

Le réflexe tonique symétrique du cou (RTSC)

Le réflexe tonique symétrique du cou n’est pas présent à la naissance et apparait quelques mois plus tard. Il prend le relai du RTAC et va contribuer à intégrer celui-ci. Lorsque bébé est placé sur le ventre et redresse la tête, il pousse sur ses bras et fléchis ses jambes. Puis à partir de la position obtenue, s’il fléchit la tête, il va aussi fléchir les bras.

Ce réflexe contribue au passage de bébé de la position couchée sur le ventre à celle du 4 pattes. Toutefois, le RTSC peut apparaitre alors que le RTAC n’est pas encore intégré !

Réflexes archaïques non intégrés, comment faire ?

Quand disparaissent les réflexes archaïques ?

Les réflexes disparaissent tous selon leur propre temporalité et les étapes du développement moteur que bébé a pu franchir. Un tableau des temps d’intégration des réflexes archaïques est disponible dans cet article.

Par exemple, le réflexe de Moro, le réflexe de succion et le réflexe tonique labyrinthique (RTL) peuvent diminuer et être intégrés dans des schémas moteurs plus matures à mesure que l’enfant développe des compétences motrices plus avancées, comme la marche et la manipulation d’objets.

En règle générale, la plupart des réflexes archaïques disparaissent entre quelques mois et quelques années après la naissance. Lorsque ce n’est pas le cas, ce n’est pas forcément flagrant, mais petit à petit, comme nous l’avons vu à travers les différents exemples donnés, cela peut vite affecter toutes les sphères du développement de l’enfant et de l’adulte !

Pourquoi certains réflexes ne sont pas intégrés ?

Il faut comprendre que les réflexes archaïques se développent d’abord in utéro. Donc le fait d’avoir une grossesse active, durant laquelle la future maman bouge suffisemment, contribue à la bonne apparition des réflexes. Au contraire une grossesse avec beaucoup de sédentarité ou de stress peut perturber le bon développement (puis l’intégration future) des réflexes archaïques.

Ensuite, la naissance va, elle aussi, fortement contribuer à la bonne émergence des réflexes. Ainsi, tous les accouchements difficiles, notamment des accouchements très longs, avec césarienne ou utilisation du forceps ou encore une péridurale trop longue, vont pertuber la bonne mise en place des réflexes.

Enfin, si l’enfant ne fait pas toutes ses étapes du développement moteur, certains réflexes ne vont pas s’intégrer car les mouvements nécessaires ne sont pas assez pratiqués. Et c’est également le cas en tant qu’adulte ! À cause d’une vie trop sédentaire qui manque de diversité de mouvements certains réflexes peuvent réapparaitre.

Le déclenchement des réflexes archaïques est par ailleurs particulièrement lié au stress. Ainsi, dans des conditions de vie particulièrement stressantes on peut ausi observer la réapparition de certaines réflexes archaïques.

Comment contribuer à l’intégration des réflexes ?

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut faire un travail sur les réflexes archaïques non intégrés pour permettre à l’enfant de retrouver tout son potentiel. Un bilan de réflexes ou une séance d’ostéopathie périnatale peuvent aider, mais il existe des exercices que l’on peut faire soit même, en tant que parents ou professionnels.

Les réflexes archaïques sont intégrés par le mouvement (une grande variété de type de mouvements) ou par des actions tactiles (des massages). Ce qu’on peut donc tous déjà faire facilement (nous-même en tant qu’adultes et avec les enfants) c’est refaire les mouvements associés à chaque étape du développement moteur : se retourner, ramper, faire du 4 pattes, grimper aux arbres (qui revient aux mêmes mouvements que ramper). En intégrant plus de mouvements de ce type dans notre quotidien on participe à l’intégration des réflexes. Plus on bouge, plus on fait des mouvements variés, plus les réflexes sont intégrés.

Des études ont été mené sur 810 enfants qui ont suivi des exercices d’intégration des réflexes archaïques pendant toute une année scolaire. Les comparaisons avec le groupe témoin ont montré une amélioration significative de l’équilibre et de la coordination, ainsi que des résultats chez ceux qui étaient le plus en difficulté en lecture. 2175 enfants souffrant de TDAH ont suivi un programme d’exercices simples favorisant l’intégration des réflexes archaïques. On a constaté après trois mois, une baisse de la permanence du RTAC de 25% et de 38% du réflexe d’agrippement.

Si vous êtes professionnel de santé et que vous souhaitez accompagner les bébés ou les enfants pour mieux intégrer ces réflexes, découvrez la formation Baby Mov. Si vous êtes parents et que vous voulez aider vos enfants impactés par des réflexes archaïques non intégrés, c’est ce que je vous apprends à faire dans la formation Kids Mov.

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