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Réflexe de succion : tout ce qu’il faut savoir

Le réflexe de succion est l’un des premiers comportements instinctifs observés chez les nouveau-nés. Comme tous les réflexes archaïques présents dès la naissance, il joue un rôle essentiel pour la survie et le développement moteur, affectif, émotionnel et cognitif des bébés. Le réflexe de succion a également un impact important sur le développement de la bouche et de la face de l’enfant ! Dans cet article, on vous dit tout ce qu’il faut savoir sur le réflexe de succion : quand il apparaît, à quoi il sert, comment le stimuler et comment accompagner les bébés au mieux dans leur développement grâce à la bonne intégration des réflexes archaïques.

Qu’est-ce que le réflexe de succion ?

Le réflexe de succion est l’un des nombreux réflexes du nouveau-né, présent déja in utéro. Il s’agit d’un comportement inné chez les bébés, appelé aussi réflexe archaïque, qui se manifeste dès la naissance. Ce sont des mouvements involontaires déclenchés par des stimuli. Face à un stimulus, des zones du système nerveux (généralement situées dans la moelle épinière) responsables des réponses involontaires et automatiques s’activent et déclenchent toujours la même réaction.

Ce sont des réflexes de survie et de protection permettant aux bébés de se nourrir, s’attacher émotionnellement, se mouvoir… Par exemple :

  • Le réflexe de préhension ou d’agrippement grâce auquel les doigts de bébé s’agrippent automatiquement à un objet qui touche la paume de sa main.
  • Le réflexe de reptation qui se manifeste lorsqu’on place bébé sur le ventre et lui fait faire instinctivement des mouvements de bras et de jambes ressemblant au rampé.
  • Le réflexe de marche automatique, qui apparaît lorsque le bébé est tenu debout avec la plante des pieds touchant une surface plane ; il commencera alors à faire des mouvements de marche alternée.

Dans le cas du réflexe de succion, le stimulus est le fait qu’un objet touche le palais ou les lèvres d’un nouveau-né. Il commence alors automatiquement à sucer.

Quand apparaît le réflexe de succion ?

Ce réflexe est présent dès la naissance. En fait, il se développe même avant, vers la 32ᵉ semaine de grossesse. Des études montrent que les bébés peuvent commencer à sucer leur pouce in utero, ce qui démontre que ce réflexe est bien établi avant l’arrivée au monde.

Il commence à disparaître progressivement à mesure que le bébé grandit et que l’immaturité du système nerveux diminue. En général, il commence à s’atténuer vers l’âge de 4 à 6 mois. Et on passera d’une succion réflexe à une succion volontaire. Cependant, certains bébés peuvent continuer à sucer leur pouce ou utiliser une tétine au-delà de cette période pour se réconforter, qui peut être un signe de réflexe non intégré mais aussi de tension dans le palais et des problèmes sur la sphère oro-myo-fascial. Ce qui va impacter la croissance du visage du bébé.

À quoi sert le réflexe de succion ?

Le réflexe de succion est un réflexe de survie pour assurer au nourrisson la possibilité de se nourrir, que ce soit au sein ou au biberon, ce qui est indispensable pour consommer les nutriments nécessaires à sa croissance et son développement.

Il fonctionne en collaboration avec le réflexe de fouissement (grâce auquel bébé tourne la tête et ouvre la bouche en réponse à une stimulation de la joue, facilitant ainsi la recherche du sein) et le réflexe de déglutition. À eux trois, ils permettent au bébé d’enchainer le fait d’attraper le sein ou le biberon (réflexe de fouissement), de téter (réflexe de succion) et avaler (réflexe de déglutition).

Toutefois, comme tous les premiers réflexes de bébé, il a aussi un rôle dans le développement plus global de l’enfant avec des conséquences potentielles sur ses capacités émotionnelles, d’apprentissage et de motricité futures.

Le mouvement de succion a un effet apaisant sur les bébés. Cela les aide à se calmer et à se sentir en sécurité. C’est la raison pour laquelle de nombreux bébés trouvent du réconfort en suçant leur pouce ou une tétine. Téter libère des endorphines, une hormone de la détente et du sommeil. Elle présente également un effet antalgique qui calme la douleur. De plus, l’appui de la langue au palais va stimuler le nerf vague qui va permettre aussi de stimuler le système parasympathique et d’aider à la détente et au sommeil.

Enfin, la succion aide à façonner le palais, développer les muscles de la bouche et coordonner les mouvements nécessaires à l’alimentation. Cela prépare donc les bébés aux étapes ultérieures de l’alimentation, comme la mastication et la déglutition. Le réflexe de succion pourra avoir un impact fort sur le développement du crâne et de la face de l’enfant ! Et selon son évolution, il pourra aussi y avoir ensuite des conséquences sur la qualité du sommeil, les problématiques de reflux, des troubles de l’attention, en lien avec la non-intégration d’autres réflexes archaïques.

Si le réflexe de succion n’est pas bien intégré, cela peut donc avoir de multiples conséquences :

  • Problèmes d’alimentation : un bébé qui ne suce pas correctement peut avoir des difficultés à se nourrir, ce qui peut entraîner des problèmes de croissance et de développement.
  • Retards de développement oral : une succion insuffisante peut affecter le développement des muscles oraux, ce qui peut entraîner des problèmes de mastication, mais aussi de parole plus tard.
  • Sommeil et stress (au sens physiologique) : les bébés qui tètent mal n’arrive pas forcément à satiété, ne stimulent pas leur palais et sont moins capables de se calmer. Cela peut avoir des répercussions sur leur bien-être émotionnel, leur sommeil, leur digestion, etc.

Comment stimuler le réflexe de succion ?

Il est important que le réflexe de succion fonctionne bien pour s’assurer que le bébé peut bien se nourrir et se sentir apaisé.

Il faut d’abord pouvoir reconnaitre la faim du besoin de réconfort. Si bébé pleure ou qu’il tète son doudou, ses doigts ou son poing sans réussir à se calmer, c’est probablement qu’il a faim. Dans le cas d’un besoin de réconfort, il est agité, a du mal à s’endormir, tourne la tête de tous les côtés et lorsqu’il tète, il se calme rapidement.

Si l’on pratique l’allaitement, trouver la bonne position pour que bébé puisse activer au mieux ce réflexe est nécessaire. On parle de « Biological Nursering » ou position BN, dans laquelle la mère est semi-inclinée, permettant au bébé de se nourrir en utilisant les différents réflexes archaïques nécessaires à l’allaitement : fouissement, succion, mais aussi reptation et redressement de la tête. Ces deux derniers favorisent une meilleure position pour déclencher le réflexe de succion. Pour cela, on peut placer le ventre de bébé vers soi contre son ventre, en soutenant sa tête, son cou et ses épaules. Le contact peau à peau entre la mère et le bébé peut aussi encourager le réflexe de succion.

Chez certains bébés, l’allaitement peut poser un problème à cause d’un réflexe de succion pas bien présent ou qui s’est décalé dans la bouche, plus haut vers le palais. Ces bébés vont sans cesse déclencher un réflexe de fouissement sans réussir à déclencher celui de succion. Pourtant, si on leur met un bout de sein ou un biberon (qui a une tétine plus longue) à la bouche, le réflexe se déclenche. On pense alors à tort que ce sont des bébés qui ont du « mal à prendre au sein », mais il s’agit simplement d’un réflexe de succion qui se déclenche un peu plus loin dans la bouche. On peut le stimuler en utilisant la position BN et en orientant le mamelon plutôt vers le haut du palais, ce qui devrait résoudre le problème de prise au sein.

Enfin, dans le cas d’une prise au biberon, la position permettant de stimuler le réflexe de succion sera différente, comme vous pouvez le voir sur cette vidéo :

3 autres réflexes archaïques importants chez bébé

Le réflexe de Moro

Ce réflexe se déclenche lorsque bébé expérimente une sensation de chute, un changement de position ou un bruit soudain. C’est un réflexe de défense qui l’amène à d’abord positionner le corps en extension (bras et jambes vers l’arrière, yeux écarquillés, grande inspiration) puis un brusque retour en flexion, comme une embrassade.

Le réflexe de Moro est indispensable pour apprendre à bébé à maintenir sa tête dans l’axe, contribue à sa première respiration et participe à l’ouverture du corps.

Le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC)

Avec le RTAC, lorsque bébé a la tête d’un côté, le membre du même côté s’étend, tandis que le membre du côté opposé fléchit. On dit que bébé prend la position de l’escrimeur.

C’est un des principaux réflexes en jeu lorsqu’on est en présence de difficultés d’apprentissage chez les enfants.

Le réflexe tonique labyrinthique (RTL)

Ce réflexe, en lien avec le système vestibulaire et l’oreille interne qui contrôle l’équilibre et la posture, est déclenché par les mouvements de la tête. Lorsque la tête du bébé est inclinée vers l’arrière, les bras et les jambes se tendent. À l’inverse, lorsque la tête est inclinée vers l’avant, les bras se plient et les jambes se plient.

Le RTL aide le bébé à ajuster sa posture et son équilibre en réponse aux mouvements de sa tête. Il contribue à le préparer à se déplacer et à explorer son environnement.

Tous ces réflexes sont essentiels pour le bon développement des nouveaux-nés et leur non-intégration a des conséquences parfois insoupçonnées dans les capacités d’attention et d’apprentissage lorsqu’ils sont plus grands !

Le réflexe de succion joue un rôle crucial dans l’alimentation, le confort et le développement oral. Il est important de le stimuler et le soutenir pour assurer une croissance et un développement sains de l’enfant. Si vous êtes professionnel de santé et que vous souhaitez accompagner les bébés pour mieux intégrer ces réflexes, découvrez la formation Baby Mov. Vous pouvez aussi apprendre à utiliser les réflexes archaïques pour faciliter le bon développement moteur et cognitif de vos enfants en tant que parents, dans la formation Kids Mov.

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