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Réflexe de grasping, ce qu’il faut savoir pour bien accompagner bébé

À la naissance, les bébés possèdent plusieurs réflexes archaïques nécessaires à leur survie et leur bon développement, parmi lesquels on trouve le réflexe de Grasping. Appelé aussi réflexe de préhension ou réflexe d’agrippement, il est décrit pour la première fois en 1891. C’est un vestige de notre vie de primate. Mais il reste pour autant un réflexe important qui contribue à l’acquisition des différentes étapes du développement moteur et cognitif de bébé. Sa mauvaise intégration peut d’ailleurs créer des difficultés qui vont au-delà de la motricité, y compris à l’âge adulte ! C’est ce qu’on vous présente dans cet article.

Qu’est-ce que le Réflexe de Grasping ?

Un réflexe archaïque

Les réflexes archaïques ou réflexes primitifs sont des réactions automatiques involontaires présentes dès la naissance, voire in utéro. Ils jouent un rôle crucial dans le développement moteur et cognitif des enfants. Ils sont aussi des indicateurs du bon fonctionnement du système nerveux central et leur présence est d’ailleurs contrôlée par les médecins à la naissance. Ils contribuent à la survie des nouveau-nés. Par exemple :

Tous ces réflexes sont essentiels, car ils forment la base des mouvements volontaires complexes et du développement cognitif ultérieur de chaque personne. Ils permettent peu à peu l’acquisition de certaines capacités qui vont contribuer à franchir les différentes étapes du développement moteur : retournement, ramper, 4 pattes, marche ou dans le cas du grasping manipuler des objets, écrire, dessiné…

Leur intégration progressive indique que le cerveau évolue vers des contrôles moteurs plus sophistiqués et une meilleure adaptation à l’environnement. Leur non-intégration peut avoir des conséquences sur la motricité des enfants puis des adultes qu’ils deviendront, mais pas seulement ! Les difficultés d’apprentissage, de sommeil, de concentration ou de coordination peuvent aussi être causées par la persistance de réflexes archaïques qui auraient été mal intégrés.

Un réflexe de préhension pour survivre et explorer

Le réflexe de grasping est un réflexe primitif présent chez les nouveau-nés. Il se manifeste par une flexion automatique des doigts lorsque la paume de la main est stimulée, par exemple par une légère pression d’un doigt ou d’un objet. Ce réflexe est un vestige des temps où la préhension permettait aux bébés primates de s’accrocher à leur mère.

Mais il a encore un rôle à jouer, même si l’on ne s’accroche plus à notre mère ou aux branches comme les singes (encore que, vous le verrez, c’est une recommandation intéressante) ! Car le réflexe d’agrippement affecte aussi la coordination motrice complète de la main, agissant sur la capacité à maintenir et manipuler des objets, plus ou moins gros, aidant ainsi bébé à explorer l’univers autour de lui.

Il joue un rôle dans le développement de ce qu’on appelle la motricité fine, c’est-à-dire la coordination des petits muscles des mains et des doigts dans des actions précises et délicates. Cela aura donc des effets sur le fait de pouvoir écrire, dessiner, boutonner une chemise, utiliser des ustensiles pour manger ou encore jouer avec des jouets de petite taille. Le développement de la motricité fine est essentiel pour l’autonomie personnelle, la réussite scolaire, et le développement des compétences cognitives, car il permet aux enfants d’interagir de manière plus efficace et précise avec leur environnement.

Le réflexe de préhension contribue également à la mise en place de la latéralité, à savoir la distinction entre les deux côtés du corps. Ainsi, comme le réflexe de tonique asymétrique du cou, le réflexe de grasping affecte les différentes capacités de coordination entre la main et l’œil, entre la main et la bouche ainsi qu’entre la jambe et la main.

Réflexe de Moro et agrippement

Le réflexe de Moro est un autre réflexe archaïque majeur dans le développement de l’enfant. Il se déclenche lors d’un changement brusque de la position de la tête dans l’espace, impliquant d’abord une extension de tout le corps (y compris des pupilles qui se dilatent) puis un regroupement sur soi. C’est la raison pour laquelle on l’appelle aussi réflexe de l’embrassade.

Le déclenchement du relève de Moro est associé à celui du réflexe d’agrippement ! lorsqu’on met objet dans la main d’un enfant (réflexe d’agrippement) et que l’on cherche à déclencher le réflexe de moro, le réflexe ce déclenchera seulement du coté ou l’objet n’est pas tenu. Le réflexe d’agrippement permet d’inhiber le réflexe de moro. Les enfants et adultes qui ont un réflexe de Moro persistant ont donc très souvent besoin de s’agripper à quelque chose (leurs parents, un doudou, un téléphone) lorsqu’ils sont en situation de stress, auquel ils sont par ailleurs beaucoup plus sensibles !

Quand apparaît le Réflexe de préhension ?

Si le réflexe de grapsing est présent dès la naissance, il apparait en réalité in utéro, dès la 8ᵉ semaine de grossesse ! Il est l’un des nombreux réflexes primitifs que les pédiatres examinent pour évaluer le système nerveux central du nouveau-né.

Le réflexe de préhension est particulièrement marqué durant les premiers mois de vie, parfois à tel point qu’on peut soulever bébé qui s’est instinctivement agrippé à un doigt !

Quand disparait le réflexe de grasping ?

En général, la présence du réflexe de grasping commence à diminuer entre 3 et 6 mois. À ce stade, le poing de bébé se desserre et la coordination main/œil se développe. Le réflexe est progressivement remplacé par des mouvements volontaires plus sophistiqués et coordonnés.

L’intégration complète du réflexe de grasping se situe généralement autour du 10ᵉ au 12ᵉ mois de vie, à la période où bébé, il aura normalement développé ce qu’on appelle la pince fine (entre le pouce et l’indexe) pour déployer toute sa motricité fine.

À ce moment, bébé peut avoir tendance à beaucoup jeter ses jouets par terre. C’est le signe que le réflexe est en train de s’intégrer, car il peut enfin découvrir le fait d’ouvrir volontairement la main. Il est donc judicieux, plutôt que le gronder, de l’encourager à jeter ses jouets pour parfaire l’intégration du réflexe d’agrippement, dans une session de jeu par exemple.

Les conséquences d’une non-intégration du réflexe d’agrippement

Lorsque le réflexe de grasping n’est pas bien intégré, cela peut entraîner plusieurs difficultés dans le développement moteur de l’enfant :

Problèmes de Préhension

L’enfant peut avoir des difficultés à saisir et à manipuler des objets, ce qui peut retarder le développement des compétences motrices fines et affecter ses capacités en écriture. Souvent les enfants avec un réflexe de grasping non intégré ont tendance à appuyer très fort sur leur stylo !

Coordination Œil-Main

Une mauvaise intégration peut affecter la coordination œil-main, essentielle pour des activités comme écrire, dessiner, ou jouer à des jeux nécessitant une précision manuelle. Un enfant affecté par cela pourra refuser certaines de ces activités, qui favorisent par ailleurs l’apprentissage et le développement cognitif.

Retard de développement moteur

Une intégration inadéquate peut entraîner des retards dans d’autres étapes plus globales du développement moteur, notamment le 4 pattes. Ces étapes requièrent en effet une coordination main/jambe, entre la jambe droite et la main gauche (et inversement), mais également d’avoir la main bien ouverte pour prendre appuis dessus.

Problèmes d’Autonomie

Les tâches quotidiennes, comme s’habiller ou manger, peuvent devenir plus difficiles, affectant ainsi l’autonomie de l’enfant.

Comment stimuler le Réflexe de Grasping ?

Il existe de nombreux exercices simples pour aider les enfants à mieux intégrer le réflexe de grasping.

1. Contact Physique : Placez votre doigt ou un petit objet sûr dans la paume de l’enfant. Cela stimule le réflexe et encourage la préhension.

2. Jouets de Préhension : Utilisez des jouets adaptés à l’âge qui sont faciles à tenir et à manipuler. Les hochets et les anneaux de dentition sont excellents pour cela.

3. Jeux de Préhension : Jouez à des jeux simples comme « attrape mon doigt ». Cela renforce non seulement le réflexe, mais aussi le lien affectif entre le parent et l’enfant.

4. Activités Sensorimotrices : Les activités qui impliquent différentes textures et formes encouragent la coordination main-œil et développent les capacités motrices fines.

5. Favoriser le mouvement : lorsque les enfants sont plus grands, et même chez les adultes, la meilleure manière de stimuler l’intégration de réflexes archaïques persistants, c’est le mouvement ! Il faut donc s’autoriser à refaire (ou faire faire) les mouvements à l’origine de ce réflexe. Rien de mieux dans ce cas que de grimper aux arbres, s’agripper aux branches, ramper au sol !

Le réflexe de grasping est indispensable au bon développement des enfants. Comprendre son importance, savoir comment le stimuler et être attentif aux signes d’une mauvaise intégration permet de soutenir le développement moteur, cognitif et émotionnel de votre enfant. Cela peut faire une grande différence dans son parcours amical, scolaire, familial ! Si vous voulez apprendre à utiliser les réflexes archaïques pour faciliter le bon développement moteur et cognitif de vos enfants, dans la formation Kids Mov. Si vous êtes professionnel de santé et que vous souhaitez accompagner les bébés pour mieux intégrer ces réflexes, découvrez la formation Baby Mov.

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