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Réflexe de Babinski : quels sont les signes ?

Le reflexe de Babinski est un réflexe archaïque majeur chez le nourrisson qui agit sur la voute plantaire. Sa présence, comme de nombreux autres réflexes primitifs, joue un rôle crucial dans le développement de la posture de l’enfant. Les chercheurs estiment également qu’il est impliqué dès la naissance. La sous-stimulation ou la persistance de ce réflexe, qui porte le nom du neurologue français qui l’a décrit pour la première fois en 1896, a toutefois des impacts majeurs. On vous explique tout dans cet article !

Qu’est-ce que le Réflexe de Babinski ?

Le réflexe de Babinski est un réflexe archaïque majeur dans le développement des nouveau-nés. C’est un réflexe cutané qui se manifeste lorsque la plante de pied est stimulée, entrainant alors une extension dorsale (vers le dessus du pied) du gros orteil et un écartement des autres orteils en éventail. Il s’agit d’une réaction neurologique automatique normale chez les bébés.

Le réflexe de Babinski a un rôle fondamental dans le développement du fonctionnement des pieds. Celui-ci est assuré par pas moins de 3 réflexes archaïques qui agissent ensemble :

  • le réflexe d’agrippement plantaire,
  • le réflexe de Babinski,
  • le réflexe de retrait.

Le contrôle de certains réflexes à la naissance permet d’évaluer l’intégrité du système nerveux central du nouveau-né. Le réflexe de Babinski, en particulier, est un indicateur du développement neurologique et de la maturation des voies nerveuses. Chez les nourrissons, la voie cortico-spinale, une voie nerveuse responsable du contrôle des mouvements volontaires, n’est pas encore complètement myélinisée (c’est-à-dire enveloppée d’une substance graisseuse qui améliore la conduction nerveuse), ce qui explique la présence de ce réflexe.

L’absence du réflexe à la naissance, peuvent être le signe de lésions des neurones moteurs. C’est un réflexe qui a par ailleurs des conséquences considérables sur le développement de la motricité de l’enfant.

Quel est le rôle du réflexe de Babinski ?

Si sa présence est contrôlée à la naissance, c’est parce que le réflexe de Babinski se développe en réalité in utéro. Selon plusieurs chercheurs (comme Svetlana Masgutova), lors de l’accouchement, il aide bébé à pousser contre les parois de l’utérus de la mère. Ensuite, d’après d’autres chercheurs (comme Suzanne Colson) ce réflexe entre en jeu dans l’allaitement pour aider bébé à ramper, chercher le sein et s’y maintenir, grâce à l’accroche du gros orteil contre la mère.

Dans la vie du nouveau-né, ce réflexe est stimulé de nombreuses fois chaque jour, dès que quelque-chose touche ses plantes de pied. Sa fonction principale est le développement de la posture grâce à la création de la voute plantaire pour répartir le poids sur les 3 points d’appuis du pied (la boule des gros orteils, celle des petits orteils et le talon). Il contribue également au développement de la coordination et des muscles des pieds ainsi que la préparation de la voute plantaire.

On comprend donc aisément à quel point ce réflexe est important, d’abord dans l’étape du développement moteur de la reptation (le fait de ramper) après le passage à 4 pattes. Ensuite, la bonne évolution du réflexe de babinski va aussi contribuer à la possibilité de se mettre debout et de marcher. Il intervient dans le développement de la latéralité (le fait de pouvoir mobiliser la jambe gauche et le bras droit en même temps) qui est une compétence motrice.

Il est donc extrêmement important de mettre bébé le plus possible au sol et pieds nus, en évitant les chaussures. Cela lui permettra de stimuler son pied et ainsi permet la bonne intégration du réflexe de babinksi et ainsi développer toutes les compétences de référence nécessaires pour passer chacune des étapes de son développement psychomoteur dans les meilleures conditions.

Le réflexe de Babinski disparaît généralement entre l’âge de 12 et 24 mois, au fur et à mesure des stimulation du pied et que le système nerveux central mature et que la myélinisation des voies nerveuses progresse.

Quels sont les signes de babinski persistant ?

Tout d’abord, il est à noter que la persistance ou la réapparition du réflexe de Babinski au-delà de l’âge de 2 ans peut être le signe de graves lésions du système neurologique. Cela peut être causé par une lésion de la moelle épinière, une sclérose en plaques, la présence d’une tumeur cérébrale, un traumatisme crânien. Les signes associés à cette persistance pathologique du réflexe de Babinski peuvent inclure des difficultés de coordination motrice, une faiblesse musculaire, une rigidité musculaire.

Mais une stimulation insuffisante du réflexe de Babinski peut aussi avoir des conséquences sur le bon développement moteur des bébés. Nous l’avons évoqué, sa stimulation quasi quotidienne va contribuer au renforcement des muscles des pieds pour bien préparer la voute plantaire et la posture à la reptation puis à la marche, ainsi qu’au développement du langage. Les enfants qui ont des pieds marqués en inversion (rentrés vers l’intérieur) ou en éversion (tournées vers l’extérieur), des difficultés dans la marche au niveau des hanches, des problèmes d’énurésie (pipi au lit) ou encore une mauvaise coordination sont sûrement concernés par une sous-stimulation de leur réflexe de Babinski.

Par ailleurs, lorsqu’on a des problématiques sur le développement et le positionnement des pieds, cela peut aussi avoir des impacts au niveau postural. La façon dont le pied se pose au sol provoque des répercussions dans tout le reste du corps. Ainsi, un réflexe de Babinski persistant peut aussi se constater par des problèmes posturaux. Il faut donc analyser le schéma global de chaque enfant concerné.

Il est possible d’utiliser des exercices de réintégration du réflexe. Il s’agit d’imiter les mouvements au niveau des orteils que provoque ce réflexe en reprenant l’étape de la reptation, par exemple. Il est également indispensable de favoriser le plus possible la marche pieds nus et pas forcément que sur un sol plat. Cela n’a pas beaucoup d’intérêt, car c’est la contrainte sur le sol pour le pied (le fait que ce ne soit pas plat, qu’il y ait des racines à éviter, etc.) qui va bien stimuler et créer la voute plantaire ! Il faut donc oser, même quand on est dehors, même quand il y a des contraintes, laisser les enfants marcher pieds nus. Enfin, il est essentiel de choisir des chaussures les plus minimalistes possibles lorsqu’on doit en faire porter.

Nous vous proposons plusieurs ressources dans nos formations, que vous soyez parents ou professionnels accompagnant les bébés. Elles vous apprennent à détecter tous les signes et vous détaillent les exercices à mettre en place pour réintégrer ce réflexe de Babinski et, ainsi, améliorer le développement moteur des enfants.

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