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Motricité bébé de 0 à 3 mois : ce que vous devez absolument savoir

Avec l’arrivée d’un bébé, de nombreux défis attendent les parents : les pleurs, les coliques, les reflux, l’alimentation, le sommeil, le développement moteur, etc. La motricité de bébé de 0 à 3 mois, est une étape très importante du développement global de l’enfant. 

Avez-vous déjà entendu parler du principe de la motricité libre ? L’approche du Dr Emmi Pikler, pédiatre et psychopédagogue, est élaborée autour de l’idée que l’enfant est programmé génétiquement pour développer seul sa motricité. Il s’agit de le laisser totalement libre de ses mouvements dans un environnement sécurisé. De cette manière, il découvre son corps à son rythme. La motricité libre consiste en fait à ne pas enseigner la motricité à l’enfant. L’enfant est placé dans des positions qu’il maîtrise. Il a l’espace nécessaire pour se mouvoir, se tourner, ramper. Il est libre de ses mouvements, mais pour moi, cela n’est pas suffisant. 

Mon travail consiste à étudier la compréhension des mécanismes du développement moteur des nouveau-nés. J’éduque de nombreux parents et professionnels à aider les bébés à se préparer à la motricité volontaire pour qu’ils puissent fonctionner et grandir en bonne santé.

Grâce à de nombreuses études, nous savons maintenant que les réflexes archaïques du bébé et les contraintes exercées sur son corps sont des facteurs qui influencent le développement moteur et intellectuel de l’enfant. Pourquoi est-ce que cela est important de le savoir ? Parce que ce même développement moteur va influencer les capacités cognitives de l’enfant : l’observation, l’apprentissage, la compréhension, la résolution de problème, etc. 

À travers cet article, découvrez ce qu’il faut savoir pour épauler un nourrisson dans son passage du mouvement réflexe au mouvement volontaire. Vous serez surpris de voir que votre bébé peut être capable de tenir sa tête à un mois. 

L’importance des réflexes archaïques dans la motricité du bébé de 0 à 3 mois

Le bébé naît immature, mais pas incompétent. En attendant que le petit être se débrouille seul, les réflexes archaïques (appelés aussi réflexes primitifs) vont l’aider dans son adaptation au nouveau monde qu’il entoure. Tout d’abord pour naître puis pour lutter contre la gravité, pour téter, puis pour déglutir, pour tenir sa tête, puis pour se retourner… tout est réflexe et tout commence dans le ventre de la mère. 

Les réflexes archaïques commencent à se développer à partir de la 5e semaine in utero en même temps que le système de l’équilibre et des oreilles. Ils constituent les fondations du développement moteur de l’enfant. Connaître leur fonctionnement peut vous aider à mieux préparer un bébé au mouvement volontaire. 

Ils sont des mouvements automatiques de vie, de survie et de protection. Ils sont déclenchés de façon non réfléchie et non contrôlée par un stimulus grâce au système nerveux. Par exemple, si l’on chatouille le pied d’un nouveau-né, son orteil se redresse. Si l’on met son doigt dans sa main, il le serre de manière réflexe et innée. Ce réflexe s’appelle le réflexe de d’agrippement

Saviez-vous que les réflexes archaïques sont aussi présents lors de l’accouchement ? Ils contribuent au bon déroulement de la naissance du bébé. Ils permettent au nouveau-né de bien placer sa tête, d’avancer dans le canal de naissance et de faire une rotation pour arriver à sortir. 

Ainsi, naître, téter, tourner la tête, écarter les orteils, replier les doigts de la main, tous ces réflexes, observés par les parents, ont chacun une fonction propre. Les réflexes archaïques sont organisés selon un schéma d’apparition précis et s’intègrent progressivement pour disparaître vers l’âge de deux ans. C’est à partir de cet âge que les preuves de la maturation cérébrale commencent à se manifester. Les réflexes s’inhibent pour laisser place au mouvement volontaire contrôlé par le cerveau. 

Motricité de 0 à 3 mois : le corps de bébé naturellement fort 

Selon, Katy Bowman, chercheuse en biomécanique, « le mouvement est comme la nourriture, il n’est pas une option ». Est-ce qu’il vous viendrait à l’idée de dire à votre enfant « écoute, tu as déjà mangé hier, tu attendras demain pour ton prochain repas ». Je suppose que non. C’est par le mouvement que le bébé va développer son système neveux, ses os, ses articulations et ses muscles. Oui, les bébés sont naturellement forts, ils doivent nécessairement bouger. Non leurs corps et leurs têtes ne sont pas aussi fragiles que l’on pourrait le croire. Entre 0 et 3 mois, c’est à nous de les aider à bouger dans le bon sens.

Chaque mouvement, force, ou contrainte exercée sur le corps du fœtus dans le ventre, puis du nourrisson, de l’enfant, et enfin de l’adulte participe à son développement. Au contact de chaque force, notre corps ajuste nos muscles toujours à la bonne longueur.

Dans l’espace limité du ventre de la mère, le corps de bébé s’enroule et s’adapte en fonction des amplitudes de ses articulations. Les fibres musculaires s’allongent quand elles sont soumises à un étirement. Elles se raccourcissent, si le muscle se retrouve trop long. On dit que les muscles se phagocytent. C’est comme à l’âge adulte, si nous passons la majorité de notre journée assis, certains muscles, comme le psoas seront, 80 % de la journée, trop longs. Pour s’économiser, le muscle va se phagocyter.

Les muscles, les fascias1 et les os se modifient en fonction des contraintes qu’ils subissent, et le ventre de la mère en est un. La gravité aussi est une contrainte. Pour preuve, lorsque les astronautes rentrent de mission spatiale, leur masse musculaire est amoindrie et leurs os sont fragilisés, car ils ne sont pas soumis à la gravité terrestre. Quand nous faisons du sport, nous modifions nos muscles. Ils grossissent et se renforcent. Le corps s’adapte en permanence pour être le plus économe possible. 

Des chercheurs ont montré que les cyclistes ont des os moins denses que les coureurs, car la force exercée sur leurs os et leurs articulations est différente. De la même manière, si l’on reste allongé trop longtemps, la gravité s’exerce sur notre corps et nous allons quand même perdre des muscles et de la densité osseuse. Mais lorsque les os et les muscles seront de nouveau soumis à la gravité, ils recommenceront à se renforcer. 

1 Fibres disposées entre les muscles et les organes, elles servent de colle et de lubrifiant

Dès la 5e semaine de grossesse, on observe des mouvements sous forme de rythmie appelé aussi petit mouvement réflexe. Les travaux de recherches le démontrent. Le mouvement est essentiel pour la production des os et du cartilage, et cela, dès le stade embryonnaire. À la naissance, le bébé doit s’adapter et réagir à la nouvelle force de la gravité. Lorsqu’il naît, par exemple, on observe bien souvent que le bébé se met en position de confort, comme en forme de banane, incliné d’un côté. On remarque aussi qu’il est difficile de déplier ses jambes, car elles sont encore fléchies comme dans le ventre. Si l’on ne lui propose pas de nouvelles contraintes, l’enfant gardera sa position préférée et ses muscles n’auront aucune raison de s’allonger. 

Chez les nourrissons, les os sont encore très malléables. Ceux du crâne se chevauchent pour passer dans le bassin de la maman. Saviez-vous que certaines tribus indiennes aplatissaient volontairement le crâne de leurs nourrissons ? La déformation du crâne « à la toulousaine » était une pratique culturelle appliquée sur les nourrissons à Toulouse jusqu’à l’aube de la Première Guerre mondiale. 

Ces arguments mis bout à bout ont pour but de vous faire comprendre que le corps et la tête du nouveau-né ne sont pas si fragiles. Son corps est naturellement fort. Ses os sont malléables au gré des appuis et des forces jusqu’à l’âge de 6 ans. Ils s’adaptent et grandissent selon les poses qu’on leur propose. Ses muscles se développent et s’étirent grâce aux mouvements que le tout-petit exerce. Il vous suffit de comprendre cela pour faciliter la motricité de votre bébé entre 0 et 3 mois en adoptant les bonnes pratiques. 

Mes conseils pour mettre en route les muscles du bébé et le préparer à la motricité volontaire.

Après la naissance, le bébé peut très facilement retrouver la position qu’il avait dans le ventre. Pourquoi ? Ses muscles, ses os et ses articulations sont comme précontraints dans une position. En laissant le bébé dans un cosy ou un transat, il va garder sa position du ventre. Il est en position passive, ses muscles (les abdominaux, le psoas…) n’auront aucune raison de s’allonger et il n’aimera pas, plus tard, la position du plat ventre. Le mouvement est donc nécessaire, voire vital pour le nouveau-né. Il lui permet de passer tous les stades moteurs. Pour cela, vous devez mettre en route ses muscles. Faire en sorte que le bébé soit en position active et non passive pour déjà le préparer à la motricité volontaire est le premier conseil que je donne aux parents et aux professionnels de la petite enfance.  

Les résultats sont incroyables. 

Les bébés arrivent à tenir leur tête dès la naissance. 

Comment ? En déclenchant simplement le réflexe d’autograndissement. Mais quels gestes les parents ou professionnels doivent-ils adopter pour déclencher ce réflexe ? À la naissance, le bébé est encore tout petit et ne tient pas encore correctement sa tête. Pour soulever leur bébé, beaucoup de parents maintiennent fermement sa tête. D’emblée, je leur dis que la tête des bébés n’est pas si fragile que cela. Elle ne doit simplement pas partir en arrière. 

Dès les premiers jours, vous pouvez soulever un nouveau-né sans lui tenir la tête. Le bébé en position sur le côté, vous glissez une main au niveau du thorax pour l’attraper sous le bras et l’autre main au niveau du bassin de manière à bien maintenir ses fesses. La tête ne part pas en arrière, elle est solide, elle se maintient. 

Encore mieux, retournez le bébé sur le ventre puis soulevez-le en ayant toujours deux appuis : un appui au niveau du bassin et le second au niveau du thorax. Si le bébé est tout petit, seulement quelques jours, votre main qui maintient le thorax tient aussi ses petites mains repliées. À l’âge de 3 mois, vous pouvez laisser les bras et les mains de l’enfant ballant et ne maintenir que son thorax avec votre main. Si vous maintenez bien le fessier du bébé, sa tête tiendra seule grâce au déclenchement du réflexe d’autograndissement. 

Sortir le bébé du cosy est un geste que vous allez réaliser 10 à 20 fois pas jours. Voici la meilleure méthode pour inciter le bébé au mouvement. La première main doit être posée au niveau du bassin, de manière à avoir un appui au niveau de ses fesses. Ensuite, mettez l’autre main sur le dos du bébé et un doigt sur sa tête pour qu’elle ne parte pas trop en arrière. Si vous placez vos deux mains au niveau de son thorax, le bébé ne peut pas bouger. Il est en situation passive et vous risquez de déformer son thorax. En privilégiant un appui au niveau du bassin, une zone solide, vous déclenchez dès la naissance certains réflexes, dont celui d’autograndissement. Ses muscles se mettent en route et vont bientôt maintenir sa tête. 

J’espère que cet article vous a aidé à comprendre l’importance des réflexes archaïques dans la motricité du bébé dès la naissance. Gardez surtout à l’esprit que le corps et la tête des bébés ne sont pas si fragiles. Il faut bien sûr les manipuler avec précaution et suivre de bonnes pratiques pour qu’ils passent par tous les stades moteurs. Certains stades non acquis auront beaucoup d’influence dans la vie future de l’enfant et notamment sur ses apprentissages scolaires. Pour apprendre plus de bonnes pratiques et savoir comment accompagner un bébé dans le développement de sa motricité entre 0 et 3 mois et jusqu’à la marche, j’ai créé Le mouvement qui soigne. Il s’agit de vous transmettre des outils pour aider les bébés à grandir en bonne santé. 

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